Pas d’argent pour l’enseignement, suppression des subventions pour les abonnements étudiants mais, on trouve 30 millions pour la police. La réponse politique à l’évènement tragique de ce weekend n’apporte pas de réelles solutions aux demandes des travailleurs. De plus, elle stigmatise les usagers et les punit par l’instrumentalisation qui est faite d’un évènement dans lequel ils n’ont joué aucun rôle. Les jeunes, usagers et travailleurs, seront les premières victimes de la politique de la violence qu’entretiennent les apôtres du tout sécuritaire.

La mort de monsieur Iliaz Tahiraj est une tragédie. Nous sommes solidaires avec sa famille, ses amis et ses collègues. La colère et le mouvement de grève sont légitimes. Comme le disait l’un d’entre eux « nous travaillons pour vivre, pas pour mourir ».

L’incompréhension et le choc provoqués par le décès de Iliaz Tahiraj ne doivent pas empêcher de replacer les faits dans leur contexte. Depuis des années, les plans d’austérité au sein de la STIB se succèdent. En deux ans, les budgets consacrés aux transports bruxellois ont été rabotés de dizaines de millions. On a pourtant trouvé sans problème 30 millions d’euros pour la police. Les premières victimes de ces coupes drastiques sont les travailleurs et les usagers : la dégradation des conditions de travail pour les uns, l’accès toujours plus difficile et plus cher pour les autres. On préfère contrôler les travailleurs plutôt que de les protéger. Plutôt que d’investir dans un service public de qualité ; on favorise le fichage des usagers. En effet, pour l’installation des portiques, on dégage un budget de 50 millions d’euros. Les usagers ne bénéficient pas de ces dépenses. Les tarifs ne font qu’augmenter alors qu’on supprime les  subventions aux abonnements étudiants.

Ces mesures divisent usagers et travailleurs. L’usager est obligé de payer avec de l’argent qu’il n’a pas, le contrôleur doit lui appliquer une politique même s’il la sait injuste. Chacun est coincé dans la tension. De la tension à la violence, il n’y a qu’un pas.

Face à cette violence, le politique répond par plus de portiques, plus de caméras, plus d’agents. Le recours au tout sécuritaire a comme seul effet de renforcer ce cercle vicieux qui engendre à son tour une violence plus forte, plus habituelle et moins visible.

A l’approche des élections communales, tous les partis se bousculent pour promettre la solution la plus sévère, fuyant ainsi leur propre responsabilité. Depuis des années, ils mènent ces politiques sécuritaires, pourtant les agressions et les faits de violence dans les transports ne font qu’augmenter. Ils refusent de s’attaquer aux causes structurelles de la violence.

La campagne STOP-répression et la JOC de Bruxelles dénoncent l’instrumentalisation politique de cet évènement tragique. La surenchère sécuritaire n’est pas une solution mais une partie du problème. Les politiciens préfèrent financer la répression plutôt que de défendre le service public. Aucune des solutions mises en avant n’aborde les causes du problème. Nous ne pouvons pas rester silencieux. Nous inviterons les travailleurs et les usagers à poursuivre le débat sur cette question difficile et fondamentale.

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