Le choix de Monsieur Decourty s’est rapidement imposé. En effet, suite aux élections au Congo, des manifestations avaient eu lieu dans sa commune. Rapidement, les tensions avec la police ont évolués vers des émeutes. La réponse du bourgmestre a été le déploiement massifs de policiers et de matériel. Il y a aussi ajouté une interdiction de manifester. Notre démarche se structure autour de ces évènements et surtout de la réponse que la commune y a donné.

La première remarque constitue les évènements eux-mêmes. En effet, la version des faits relaté par la police est fortement contestée par les participants à la première manifestation. En effet, ceux-ci décrivent une manifestation pacifique et autorisée qui veut dénoncer les irrégularités qui entourent les élections au Congo. Ils se rendent alors au Parti Socialiste dans l’espoir d’être reçu par un représentant du premier ministre. Après 45 min d’attentes et de refus, ils s’en vont dépités du traitement que l’on leur réserve. Remontés vers la porte de Namur, les manifestants hésitent sur la suite à donner aux évènements. La police se fait alors plus menaçante et éxige la dispersion de la manifestation. A partir de là les choses dégénèrent et les versions des témoins divergent. Ce qui apparait clairement par contre c’est que la police n’a pas fait dans la dentelle.

En effet, ce jours là et les jours qui vont suivre, la police va s’en prendre indifféremment à des manifestants pacifiques ou aux émeutiers et même à des témoins ou des passants. Nombreux sont ceux qui racontent des altercations avec des agents alors qu’il ne faisaient que passer. Il faut aussi indiquer que des manifestations ont eu lieu dans d’autres villes du pays sans que l’on constate des incidents. Il y a avait donc clairement une tension particulière entre les policiers de la zone Bruxelles-Ixelles et les habitants du quartier. Pourtant, comme les autres monsieur Decourty ne dira pas un mot sur ne fusse que la nécessité d’une enquête sur les abus de sa police.

Ensuite, le bourgmestre prend donc la décision d’interdire toute manifestation dans le quartier Matongé. Prudent, Mr. Decourty prend la décision de suspendre temporairement le droit de manifester. Mais la mise entre parenthèses de ce droit démocratique n’a pas de date de fin. En effet, si le bourgmestre se défend de vouloir rendre cette décision permanente, il utilise comme justification pour l’interdiction l’instabilité de la situation au Congo. Autant dire que l’on peut s’attendre à une interdiction de très longue durée. Mettre en suspend un droit essentiel à la survie de la démocratie parce qu’il porte sur un sujet sensible est évidemment injustifiable.

Plutôt que de rencontrer les habitants de son quartier, le bourgmestre à choisit de priver un quartier entier du droit de s’exprimer sans prendre en compte que la situation pourrait-être plus complexe que ce qu’il n’y paraît. A aucun moment il n’a considéré que ce pourrait-être, ne fusse que partiellement, sa police ou sa gestion de la manifestation qui soit en cause. Se faisant il renforce et confirme, l’injustice et le désespoir qui font naitre et alimentent la violence.