Lors du dernier sommet européen du 15-16 octobre dernier, les dirigeants européens se sont une nouvelle fois cachés derrière la police pour élaborer leurs politiques violentes et antisociales. Celle-ci n’a reculé devant aucune méthode pour protéger les puissants et leurs profit. 

Le jeudi 15 octobre avait lieu une action de désobéissance civile non-violente visant à perturber autant que possible le sommet européen. A cette occasion, nous avons pu assister à un énorme déploiement policier, complètement disproportionné face à des militants non-violents.

Des personnes ont été encerclées, puis arrêtées dans plusieurs rues au nord du rond-point Schumann avant d’être arrêtées, colsonnées et assises par terre en chenille dans le froid et l’humidité pendant plusieurs heures. Du fait de telles conditions d’arrestation, deux personnes ont fait une crise d’hypothermie tandis qu’un homme a été pris d’un malaise grave devant les policiers, qui l’ont laissé colsonné à même le sol durant une heure. Au même moment, un citoyen qui filmait la scène a été bousculé par les policiers présents lui l’ont sommé de quitter les lieux [LIEN].

Plusieurs personnes filmant les événements, journalistes citoyens et professionnels, ont été malmenées par la police : bousculades, interdictions de filmer, arrestations. C’est notamment le cas de l’équipe de Zin TV, dont le cameraman a été arrêté. Les images qu’il avait prises pendant la journée ont été effacées par les policiers [LIEN]. Ces images démontraient l’attitude violente, arbitraire et humiliante de la police à l’égard des manifestants. D’autres images corroborent les témoignages de manifestants ayant été arrêtés de manière brutale alors qu’ils ne se rebellaient pas (étranglement, coup de matraque, etc.). Aucune loi n’interdit pourtant de filmer une arrestation et filmer est d’autant plus légitime si l’enregistrement permet de démontrer un comportement problématique de la part de la police.

Le samedi 17 octobre, une manifestation ayant rassemblé plus de 3000 personnes a eu lieu. Malgré l’interdiction de M. Mayeur, qui voulait «  ne pas perturber le shopping du samedi dans le centre », les manifestants ont défilé jusque sur la place de la Monnaie. De là, une trentaine de militants se sont rendus dans la rue Neuve pour occuper pacifiquement le Macdonald pendant quelques minutes avant de se diriger vers le Quick juste en face. Le tout se déroulait dans une ambiance festive (musique, poudre colorante, fumigènes, etc.) jusqu’à ce que des policiers rejoignent la rue Neuve en courant, casqués et matraque à la main.

Les policiers ont poursuivi les manifestants jusque dans les ruelles avoisinantes où ils ont procédé à des arrestations, parfois bien après la dislocation du petit rassemblement. Ils ont ainsi interpellé et arrêté des personnes au hasard, dans la rue Neuve et aux alentours, sous prétexte qu’ils ressemblaient à des manifestants. De fait, des manifestants, il y en avait un peu partout : une manifestation venait de se terminer à deux pas de là.

Un journaliste italien a été arrêté alors qu’il était en possession d’une carte de presse. Il affirme qu’un des agents lui a porté un coup à la tête pour lui confisquer son appareil photo. Lors de sa sortie de cellule, les agents de police ont refusé de lui rendre sa carte mémoire. Au même titre que d’effacer des photos, ceci n’est pas légal sans mandat d’un juge d’instruction.

Une vingtaine de personnes ont finalement été arrêtées arbitrairement ce jour-là. Certaines ont juste eu le malheur de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Une partie d’entre elles sont poursuivies pour dégradations.

Force est de constater que les affaires et le commerce priment sur notre droit fondamental à manifester notre désaccord avec un traité et avec un système socio-économique qui donne toujours plus de pouvoir aux multinationales tout en nous appauvrissant sans cesse. Cette priorité se traduit dans la volonté d’Yvan Mayeur de transformer le centre-ville en zone commerciale dédiée au tourisme, à l’encontre des intérêts des travailleurs (piétonnier, zone touristique, interdiction de manifester).

Pour appliquer ses attaques sociales, le gouvernement renforcement de la violence et de la répression de la contestation : police infiltrée lors de la manifestation nationale du 7 octobre, huissiers sur les piquets de grève, attaque en justice de grévistes, répression violente à l’égard de manifestants pacifiques les 15 et 17 octobre, etc.

En promouvant le marché et la répression qui le protège alors qu’il se déclare opposé au TTIP, Yvan Mayeur étale au grand jour le triste spectacle de ses contradictions.

Nous appelons tou.te.s à être solidaires avec tous les arrêtés. Nous espérons qu’ils porteront plainte même si cela n’aboutit que rarement. Pour la campagne Stop Répression , face à l’impunité quasi-totale de la police. Il faut surtout une réponse politique, en poursuivant nos mobilisations unitaires, pour contrer la montée sécuritaire – de Mayeur à Jambon – et la loi du profit !